
Bonne nouvelle pour la biodiversité parisienne ! Après des décennies d’efforts d’assainissement, la Seine voit revenir des espèces de poissons qui l’avaient désertée depuis plus d’un siècle. Un phénomène qui témoigne spectaculairement de l’amélioration de la qualité de l’eau du fleuve qui traverse la capitale.
Une renaissance aquatique impressionnante
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on compte aujourd’hui entre 35 et 40 espèces de poissons dans la Seine et la Marne, soit deux fois plus qu’il y a trente ans. C’est un changement radical par rapport aux années 1970, où il ne restait plus que trois malheureuses espèces dans le fleuve.

Cette renaissance n’est pas passée inaperçue des passionnés de pêche. Comme le rappelait déjà Hemingway dans “Paris est une fête”, il aimait prendre des fritures sur les bords de Seine. Avant lui, Maupassant avait fait plusieurs nouvelles sur des concours de pêche dans Paris. Mais l’industrialisation avait transformé ce rêve en cauchemar écologique.
Le retour des stars d’antan
Le chabot : le petit miracle des eaux propres
Le chabot, ce petit poisson classé vulnérable au niveau européen, fait son grand retour. Très exigeant sur la qualité de l’eau, il avait complètement disparu dans les années 1970 quand les concentrations d’azote et de phosphore étaient astronomiques à cause des rejets d’eaux usées. Sa réapparition lors d’un récent recensement au pied de la tour Eiffel a fait sensation chez les biologistes !
Le brochet : l’espèce parapluie qui protège tout un écosystème
Le brochet remonte également en flèche, pour le plus grand bonheur des pêcheurs. Et c’est une excellente nouvelle car “le brochet est une espèce parapluie : si le brochet va bien, cela signifie que plein d’autres espèces vont bien”, explique Charlie Rozpeczny de l’Union des pêcheurs de Paris.
Cette espèce emblématique a besoin d’herbiers particuliers pour se reproduire. Quand on protège ces frayères à brochets, ça permet à plein d’autres espèces d’être protégées en même temps.
L’alose : le retour après 120 ans d’absence !
L’alose fait son retour spectaculaire après 120 ans de disparition. Ce poisson migrateur, qui grandit en mer et remonte se reproduire en eau douce comme le saumon, avait été bloqué par les barrages sur la Seine. Heureusement, grâce aux efforts de continuité écologique et à l’installation de passes à poissons, les premières aloses sont remontées dans la Seine.

Des géants dans la Seine
Le fleuve accueille désormais des silures impressionnants ! Récemment, un spécimen de 2,40 mètres a été pêché et relâché à Maison-Alfort. Ces géants, qui peuvent vivre une trentaine d’années et atteindre jusqu’à 3 mètres, jouent un rôle de régulateur écologique en contrôlant les populations de brèmes bordelières et de petites carpes qui pullulaient.
Une surprise venue du fond : les moules d’eau douce

Trois espèces de moules rares et menacées ont été redécouvertes en plein cœur de Paris ! Grâce à une technique révolutionnaire d’ADN environnemental, les scientifiques ont détecté la présence de la mulette épaisse, de la mulette des rivières et de l’anodonte comprimée près de l’île de la Cité et de l’île Saint-Louis.
Ces moules, classées en danger d’extinction, sont particulièrement sensibles à la pollution. Elles filtrent jusqu’à 40 litres d’eau par jour et contribuent donc à l’épuration naturelle du fleuve. Leur retour est un formidable indicateur de la bonne santé de la Seine !
Les défis actuels : invasion et réchauffement
Mais tout n’est pas rose dans la Seine. De nouvelles espèces invasives menacent l’équilibre retrouvé. Les gobies, venus d’Europe de l’Est, pullulent désormais. “Il y a quatre ans, on n’en voyait pas. Maintenant, il n’y a plus que ça”, déplore le biologiste Franck Renard.
Ces petits concurrents dévores les œufs des autres poissons et se reproduisent bien plus vite que les espèces locales. Ils sont arrivés via le creusement d’un canal de navigation dans les années 1990 entre le Danube et le Rhin.
Le réchauffement climatique représente aussi une nouvelle menace. Les vagues de chaleur peuvent affecter les plantes aquatiques, décomposer la matière organique et faire baisser le taux d’oxygène dans l’eau.
L’avenir de la biodiversité seine
Malgré ces défis, l’amélioration est spectaculaire. La Seine est même redevenue officiellement baignable ! Les techniques de dépollution se sont améliorées, les rejets industriels ont largement diminué, et des dispositifs comme ColiMinder permettent un suivi en temps réel de la qualité de l’eau.
Les efforts se poursuivent avec des campagnes de recensement régulières, des aménagements pour faciliter la continuité écologique, et une surveillance accrue des espèces invasives. Il aura fallu 50 ans pour nettoyer la Seine, mais le résultat est là : la biodiversité renaît en plein cœur de Paris !
Conclusion
Le retour des poissons historiques dans la Seine n’est pas qu’une simple anecdote écologique, c’est un véritable symbole de résilience. De trois espèces dans les années 1970 à près de 40 aujourd’hui, Paris redécouvre son fleuve vivant.
Certes, des défis subsistent avec les espèces invasives et le réchauffement climatique, mais cette renaissance aquatique prouve qu’avec de la volonté et des moyens, on peut restaurer la biodiversité même au cœur des grandes métropoles. La Seine n’a jamais été aussi poissonneuse depuis un siècle !
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