Le 10 septembre 2025 s’annonce comme une date clé dans le paysage social français. Entre appels syndicaux, mouvements citoyens et colère populaire, cette journée pourrait bien marquer un tournant dans la contestation du plan budgétaire de François Bayrou.
Un Mouvement Né de la Colère Budgétaire
Tout a commencé avec les annonces chocs du Premier ministre François Bayrou le 15 juillet dernier. Son plan d’économies de 43,8 milliards d’euros a fait l’effet d’une bombe : suppression de deux jours fériés (le lundi de Pâques et le 8 mai), gel des prestations sociales et des retraites, doublement de la franchise médicale à 100 euros.
Ces mesures ont provoqué un tollé immédiat. Selon un sondage Ifop, 78% des Français ne font pas confiance au Premier ministre pour redresser les finances et 87% pensent que le budget proposé nuira à leur pouvoir d’achat.
L’Appel “Bloquons Tout” Prend de l’Ampleur
Face à cette “austérité injuste”, un collectif citoyen baptisé “Bloquons tout !” a émergé sur les réseaux sociaux. Né d’une “poignée de personnes avant l’été”, le mouvement s’est structuré autour de groupes Telegram régionaux réunissant chacun plusieurs milliers de membres.
Le collectif, qui revendique son indépendance vis-à-vis des partis et syndicats, appelle à “un arrêt total et illimité du pays” à compter du 10 septembre. Leurs mots d’ordre : “Boycott – Désobéissance – Solidarité” pour “en finir avec la casse sociale de Macron et Bayrou”.
Mais qui se cache derrière ce mouvement ? La réalité est complexe : certains sont d’anciens gilets jaunes, d’autres des groupes corporatistes, quelques-uns revendiquent leur proximité avec l’extrême droite ou la gauche radicale, la plupart se disent apolitiques. Un point commun les unit : la colère, même si elle ne porte pas sur les mêmes sujets.
Les Syndicats Se Mobilisent Aussi
Parallèlement au mouvement citoyen, les organisations syndicales n’ont pas attendu. Force Ouvrière a lancé un préavis de grève du 1er septembre au 30 novembre 2025. De leur côté, deux fédérations CGT (Industries Chimiques et Commerce-Services) ont courageusement appelé à la grève le 10 septembre.
La Fédération CGT du Commerce et des Services a été particulièrement claire : “Dans chaque établissement, dans chaque entreprise, dans chaque branche, organisons la riposte des travailleurs : toutes et tous en grève le 10 septembre 2025 !”
Dans l’Éducation nationale, la mobilisation avait déjà commencé dès la rentrée. Le SNUipp-FSU, la CGT Éduc’Action et Sud Éducation ont organisé une grève le 10 septembre 2024 contre la généralisation des évaluations nationales.
Un Gouvernement Sur le Qui-Vive
Cette mobilisation, “pour l’instant très virtuelle”, est prise “très au sérieux par l’exécutif”. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a déclaré : “Nous suivons avec beaucoup d’intérêt et d’attention l’ensemble de ces appels”.
François Bayrou lui-même a multiplié les podcasts sur YouTube pour “faire la pédagogie” de son budget, peut-être en réponse à cette vague de contestation.
Entre Espoir et Scepticisme
Les observateurs restent partagés sur l’ampleur que pourra prendre cette mobilisation. Certains y voient l’écho des Gilets Jaunes de 2018, d’autres pointent les difficultés d’organisation dans un contexte de faible syndicalisation.
Ce qui est sûr, c’est que la convergence entre colère citoyenne et mobilisation syndicale pourrait donner une dimension inédite à cette journée du 10 septembre. Comme l’écrit la Fédération de la Chimie CGT : “Il est de notre devoir de ne pas reproduire les mêmes erreurs de novembre 2018 avec les Gilets jaunes”.
Une France en Quête de Justice Sociale
Au-delà des chiffres et des statistiques, c’est bien une question de justice sociale qui anime cette mobilisation. Les manifestants dénoncent un effort “inéquitablement réparti” qui fait encore peser le poids des économies sur “les mêmes” : classes moyennes, retraités et travailleurs.
La France du 10 septembre 2025 sera-t-elle celle de la résignation ou celle de la résistance ? Une chose est certaine : cette date marquera un test grandeur nature pour mesurer la capacité de mobilisation d’une société française en quête de changement.
Conclusion
La mobilisation du 10 septembre cristallise toutes les tensions sociales françaises actuelles. Entre un mouvement citoyen spontané né sur les réseaux sociaux et des syndicats déterminés à ne pas répéter les erreurs du passé, cette journée pourrait bien redéfinir les rapports de force politiques et sociaux.
Que cette mobilisation réussisse ou échoue, elle révèle déjà une chose : la France populaire n’accepte plus de subir sans réagir. Le 10 septembre dira si cette colère peut se transformer en force de changement.
Pour comprendre pourquoi les mouvements sociaux émergent en période de crise politique et économique, découvre notre analyse complète sur la crise institutionnelle française et ses enjeux.
L’actu : dimanche 17 août 2025 – cadiquoi.com - cadiquoi
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