Quand on parle de la “bicrave” (le deal), ça fait souvent fantasmer sur les billets faciles, mais la vérité du terrain, elle pique. On va mettre à plat les chiffres, le vrai salaire des vendeurs, la part que prend le réseau, ce que vaut une plaquette, et on va voir si c’est vraiment plus rentable que le taf légal… et surtout, pourquoi tant de jeunes se laissent tenter.

Combien ça rapporte une plaquette ?
Dans les quartiers, la plaquette de résine (100g) s’achète autour de 300 à 450 € en gros et se revend en détail jusqu’à 1 000€ ou plus (à 8-10€ le gramme). Un vendeur qui écoule la plaquette au détail peut donc marge entre 200 et 400€ par “plaquette” vendue, sinon plus si la qualité suit. Mais ce calcul ne tient pas compte des pertes (saisies, dettes, vol…).
Combien gagne un vendeur ?
- Vendeur de rue : ça monte à 150-300€/jour si tu charbonnes vraiment, mais la plupart tablent entre 1 500 et 2 500€/mois.
- Guetteurs/rabatteurs : ils touchent moins, autour de 120-150€/jour (souvent moins de 2 000€/mois).
Ça a l’air d’être le jackpot, mais… tu bosses 7j/7 (fini les week-ends), tu risques la taule, la violence, les dettes. Et la plupart des “petites mains” finissent à la longue avec peu d’économies et beaucoup d’emmerdes.
Combien gagne une tête de réseau ?
Là, c’est un autre monde :
- Une “tête” locale peut sortir 20 000 à 30 000€/mois facilement sur un gros point, parfois 500 000€ à plus d’1 million d’€/an pour les super-ressources.
- Ceux “tout en haut” du game tapent plusieurs millions, mais ils sont ultra-rares et bien planqués.
L’argent ruisselle très peu : 99% des gains restent tout en haut, la street se partage les restes.
Plus rentable que le droit chemin ?
Faut pas se mentir : à court terme, le vendeur peut toucher plus qu’un SMIC, surtout vu la galère sur le marché du taf. Mais sur la durée :
- 85% des petits vendeurs restent précaires ou finissent par tout reperdre.
- Risques de prison, dettes, violence.
- Zéro sécurité, aucune retraite, et l’avenir est ultra-flou : l’ancien du quartier qui brasse grâce à la bicrave, c’est surtout un mythe.
On rapporte entre 4 500€ et 10 000€/an pour la majorité… soit parfois moins que le SMIC !
Les jeunes “programmés” pour dealer ?
Dire qu’ils sont “programmés”, c’est dur, mais le système y met du sien :
- Scolarité en galère, discriminations, parents au RSA ou au chômage, harcèlement policier : l’effet tunnel fait que, pour certains, le deal devient “l’usine locale”, la filière rapide .
- Le groupe des pairs, le quartier, l’absence d’autres modèles réussis, tout pousse à voir la street comme la seule option.
- Certains s’en sortent, mais une fois entré, c’est dur d’en sortir : dettes, pression, menaces et absence de réseau “côté légal”.
En résumé
Bicrave, c’est pas la voie dorée, c’est un ascenseur émotionnel qui finit souvent mal pour les vendeurs, et riche pour les têtes. Le système est fait pour que les petits se crament vite et que la pyramide se renouvelle tout le temps. Tant qu’on ne change pas l’école, les modèles et le regard sur les jeunes des quartiers, le business continuera de tourner.
- Ne te fie pas aux apparences : l’argent facile n’est jamais gratuit.
- Seul le sommet du réseau encaisse, le reste rame.
- À long terme, le droit chemin rapporte pas seulement des sous, il évite de brûler sa vie.
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(d’après les rapports de l’OFDT, l’INSERM, la Cour des Comptes, la presse spécialisée et études récentes sur le narcotrafic en France)