
L’Afrique connaît actuellement un boom économique sans précédent. Avec une croissance projetée à 4,2% et des opportunités d’investissement colossales, le continent devient l’eldorado économique mondial que la France observe… de loin. Pendant que Paris s’enlise dans ses vieilles habitudes post-coloniales, d’autres puissances raflent la mise et créent les partenariats d’avenir.
L’économie verte : 3,3 millions d’emplois que personne ne veut rater

D’ici 2030, l’économie verte africaine va créer entre 1,5 et 3,3 millions d’emplois directs. Ces chiffres ne sortent pas de nulle part : ils représentent une révolution silencieuse en cours sur le continent. Le secteur énergétique seul pourrait générer jusqu’à 2 millions d’emplois, dont 1,7 million dans l’énergie solaire

Voici une stat qui devrait faire réfléchir : 40% des membres de la diaspora africaine envisagent un retour sur le continent. Ces talents formés à l’étranger rapportent des compétences, des réseaux internationaux et surtout des capitaux. En 2017, la diaspora a transféré 65 milliards de dollars vers l’Afrique, soit plus du double de l’aide publique au développement.
Ces “cerveaux qui reviennent” investissent massivement dans l’immobilier, créent des entreprises et dynamisent les économies locales. Le problème ? La France ne sait pas capter ce mouvement. Nos dispositifs d’accompagnement restent bureaucratiques et inadaptés aux réalités du terrain.
Pendant que la France décroche, les autres foncent

Les chiffres sont brutaux pour l’Hexagone. En vingt ans, la France a perdu près de la moitié de ses parts de marché en Afrique, passant de 12% à 7%. En 2017, l’Allemagne a même dépassé la France comme premier fournisseur européen du continent.
La Chine, elle, vient d’investir 39 milliards de dollars en Afrique pour le seul premier semestre 2025. Le Nigeria a reçu à lui seul 21 milliards de dollars chinois. Ces investissements portent sur des infrastructures concrètes : chemins de fer, centrales électriques, parcs industriels.

La Turquie multiplie ses échanges commerciaux par cinq depuis 2003, atteignant 37 milliards de dollars en 2023. Ankara adopte une approche “gagnant-gagnant” sans leçons de morale ni conditionnalités post-coloniales.
Les secteurs d’avenir que la France ignore
La révolution numérique africaine bat son plein. Plus de 615 millions d’Africains utilisent un téléphone mobile, et 500 millions ont accès à Internet. Les fintech africaines réalisent 700 milliards de dollars de transactions mobiles, transformant l’inclusion financière.
Les startup tech africaines ont levé 289 millions de dollars en janvier 2025, soit +240% par rapport à 2024. Le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Rwanda dominent cet écosystème. Ces pays développent des solutions d’IA, d’agritech et de healthtech adaptées aux besoins locaux.
La ZLECAf : le marché de 3 400 milliards que Paris sous-estime
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) créera le plus grand marché commun mondial avec 1,3 milliard de consommateurs. Son potentiel ? 3 400 milliards de dollars. L’objectif est de tripler le commerce intra-africain d’ici 2030.
Cette zone supprimera 90% des droits de douane et pourrait augmenter les échanges intra-africains de 52,3% d’ici 2025. Un marché unifié qui change complètement la donne économique continentale.
Pourquoi la France passe à côté
Le problème français ? Une approche encore teintée de paternalisme et de rigidité bureaucratique. Nos entreprises souffrent d’un “effacement stratégique progressif”, avec des conditionnalités trop lourdes et une offre dépassée face à des concurrents plus agiles.
La France continue de privilégier les grands groupes et les logiques descendantes, alors que l’Afrique demande du partenariat d’égal à égal. Nos “Sommets Afrique-France” se succèdent sans stratégie économique offensive lisible.
L’urgence d’une nouvelle stratégie
L’Afrique représentera 2,5 milliards d’habitants en 2050. La démographie dynamique, l’urbanisation croissante et l’émergence d’une classe moyenne créent des opportunités inouïes. Les secteurs porteurs ? Technologies, énergies renouvelables, agro-industrie, santé numérique, éducation.
Pour rattraper son retard, la France doit révolutionner son approche : abandonner les réflexes néo-coloniaux, simplifier les procédures d’investissement, soutenir massivement les PME françaises en Afrique et créer de vrais partenariats avec la diaspora africaine.
L’Afrique de 2025 ne demande plus d’aide, elle propose des partenariats. Ceux qui l’ont compris récoltent déjà les fruits de cette transformation historique. Les autres regardent passer le train.
Sources principales : Rapports FSD Africa 2024, Banque africaine de développement 2025, Université de Griffith 2025, Institut IRIS 2025, études sur la diaspora africaine.