10 septembre : jour J pour bloquer la France ? Le mouvement qui fait trembler le pouvoir

Alors que François Bayrou avance ses mesures d’austérité, les réseaux sociaux s’embrasent. Un mouvement citoyen inédit appelle au blocage total du pays le 10 septembre, faisant étrangement écho aux Gilets Jaunes de 2018. Avec plus de 300 000 signatures et des comparaisons avec la plus grande pétition de l’histoire française, cette mobilisation fait-elle vraiment trembler l’exécutif ?

Le déclic : quand Bayrou met le feu aux poudres

Tout part des annonces fracassantes de François Bayrou mi-juillet. Le Premier ministre dévoile son plan d’austérité pour économiser 43,8 milliards d’euros, avec au menu la suppression de deux jours fériés (le lundi de Pâques et le 8 mai) et un gel des prestations sociales. Autant dire que ça n’est pas passé comme une lettre à la poste !

C’est dans ce contexte explosif qu’un mouvement baptisé “Bloquons tout” prend racine sur TikTok. L’idée ? Un “arrêt total et illimité du pays” à partir du 10 septembre. Pas de chef, pas de porte-parole, juste une colère qui se propage à vitesse grand V sur les réseaux sociaux.

Quand les réseaux deviennent le nouveau rond-point

Contrairement aux Gilets Jaunes qui avaient investi les ronds-points en 2018, cette nouvelle fronde se structure d’abord virtuellement. Sur Telegram, le groupe principal “Indignons-nous” rassemble déjà 6 500 personnes, avec des déclinaisons régionales qui s’organisent petit à petit.

Le parallèle avec 2018 est frappant : même absence de leader, même rejet du système politique traditionnel, même colère qui traverse les catégories sociales. “Il y a au moins un point commun avec les Gilets jaunes : le sentiment d’être méprisés par les élites qui osent, par exemple, supprimer deux jours fériés”, analyse le sociologue Jean Viard.

La pétition qui affole Macron

En parallèle, la pétition contre la loi Duplomb explose tous les compteurs avec plus de 2 millions de signatures – du jamais vu dans l’histoire de la Ve République ! Cette mobilisation sans précédent montre qu’une partie significative de la population française n’en peut plus.

Les organisateurs du 10 septembre ne s’y trompent pas : ils établissent un lien direct entre cette révolte citoyenne et leur mouvement. “La pétition contre la loi Duplomb qui est en train de dépasser les 2 millions de signatures va certainement battre tous les records et être la pétition qui aura récolté le plus de signatures de l’histoire du pays”, notent-ils.

Un gouvernement sur le qui-vive

L’exécutif ne prend pas cette mobilisation à la légère. Le gouvernement a même demandé aux renseignements territoriaux de faire des “remontées sur la forme et l’ampleur que pourrait prendre cet embryon de révolte”. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, assure suivre “avec beaucoup d’intérêt et d’attention l’ensemble de ces appels”.

François Bayrou lui-même multiplie les podcasts sur YouTube pour défendre son budget, signe que Matignon prend la menace au sérieux. “On peut se tromper, il y avait beaucoup qui ne ressentaient pas les Gilets jaunes et ils sont arrivés”, confie d’ailleurs une source gouvernementale.

Syndicats : la réconciliation après la rupture ?

L’histoire pourrait ne pas se répéter. Cette fois, contrairement à 2018, des sections syndicales se joignent au mouvement. La CGT Chimie et la CGT Commerce ont déposé des préavis de grève pour le 10 septembre, tandis que Force Ouvrière appelle à la mobilisation dès le 1er septembre.

“Il est de notre devoir de ne pas reproduire les mêmes erreurs de novembre 2018 avec les Gilets jaunes”, explique clairement la Fédération CGT de la Chimie. Une leçon tirée de l’échec de 2018, quand les dirigeants syndicaux avaient fait bloc derrière Macron contre les Gilets Jaunes.

Le jour J approche : révolution ou pétard mouillé ?

Concrètement, les organisateurs appellent à un boycott total : “Nous ne payons plus, ne consommons plus, ne travaillons plus, gardons nos enfants avec nous”. Dans certaines villes comme Strasbourg ou Grenoble, des assemblées citoyennes s’organisent déjà chaque semaine.

Reste la grande inconnue : cette colère virtuelle se transformera-t-elle en mobilisation physique massive ? Les forces de l’ordre parlent pour l’instant d’un mouvement “inorganisé”, mais l’histoire récente nous a appris à ne jamais sous-estimer la capacité de mobilisation des Français en colère.

La France retient son souffle

Le 10 septembre s’annonce donc comme un test grandeur nature. Entre les appels à la grève syndicale, la mobilisation citoyenne sur les réseaux et une pétition historique, tous les ingrédients semblent réunis pour faire trembler le pouvoir. Reste à voir si cette nouvelle révolte saura éviter les écueils qui ont fait capoter les Gilets Jaunes, ou si elle connaîtra le même sort.

Une chose est sûre : François Bayrou et son gouvernement vont passer un mois d’août sous haute tension. Car comme le rappellent les organisateurs, “la colère monte” et “le peuple n’est pas résigné”.